La Vie selon Ann
avec Joanna Arnow, Scott Cohen, Babak Tafti
USA - 2024 - 1H28 - VOSTF - Avertissement Jeune Public
Ann, trentenaire new-yorkaise, livre sa version décomplexée de la soumission. Les rencontres avec ses partenaires, ainsi que ses relations professionnelles, familiales et amicales, deviennent alors un savoureux terrain de jeu.
« Sous ce long titre se cache une artiste au moins aussi excentrique : Joanna Arnow, réalisatrice, scénariste, monteuse, héroïne de cet ovni sur la vie d’une trentenaire blasée adepte de BDSM. Un petit bijou de cruauté, présenté à la Quinzaine des cinéastes. Preuve que la Quinzaine nouvelle génération s’affirme plus que jamais comme un grand laboratoire de cinéma : La Vie selon Ann y trouve une place de choix, film dont la forme radicale en désarçonnera plus d’un. On aurait tort de s’en priver, tant l’artiste new-yorkaise Joanna Arnow fait ici preuve d’un incroyable exercice d’autofiction – et d’autoflagellation. Coproduit par Sean Baker, le film s’inscrit logiquement dans la mouvance d’un cinéma indépendant américain volontiers trash et satirique. La Vie selon Ann se situerait alors dans son versant le plus fauché, le plus caustique aussi. Produit d’un héritage underground comme digéré par la culture internet du « meme », cet ovni met en scène le quotidien d’Ann ; autrement dit une trentenaire célibataire un brin asociale, blasée par son bullshit job et dont le seul – mais précieux – plaisir consiste à jouer les femmes soumises avec des « maîtres » en BDSM. Chapitré selon les hommes qu’elle rencontre, le film surprend par sa structure épisodique digne d’une mouture angoissée – à moins qu’elle ne soit simplement adulte – des albums Martine. Et impose comme un autre langage cinématographique, où la narration progresse par vignettes interposées ; on pense à la bande dessinée, mais ces tableaux (presque) immobiles évoquent surtout les GIFS qu’on adore s’échanger. » Trois Couleurs