1 semaine : 7 avant-premières pour la fin de l’été !

du mercredi 17 au mardi 23 août
  • Avant-première

Les Cinq Diables

de Léa Mysius

avec Adèle Exarchopoulos, Sally Drame et Swala Emati

France - 2022 - 1H35

Vicky, petite fille étrange et solitaire, a un don : elle peut sentir et reproduire toutes les odeurs de son choix qu’elle collectionne dans des bocaux étiquetés avec soin. Elle a extrait en secret l’odeur de sa mère, Joanne, à qui elle voue un amour fou et exclusif, presque maladif. Un jour Julia, la soeur de son père, fait irruption dans leur vie. Vicky se lance dans l’élaboration de son odeur. Elle est alors transportée dans des souvenirs obscurs et magiques où elle découvrira les secrets de son village, de sa famille et de sa propre existence.

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So Film : Ce grand cru chatouille délicieusement les narines à travers une odyssée sensorielle filmée sur les hautes cimes enneigées de l’Isère. Avec son programme rimbaldien, Les Cinq Diables invite au dérèglement des sens en même temps qu’il interroge sur la circulation du désir dans une géographie circonscrite : un gymnase, un lac, un appartement, etc. Des flashbacks hallucinés aux panoramas à couper le souffle, Léa Mysius bâtit sa propre cosmogonie par l’agrégation de mythes empruntés à la littérature (Jim Harrison, une référence assumée par la réalisatrice) comme au cinéma (on pense beaucoup à Twin Peaks et à Shining) et à la psychanalyse. Au lieu de croquer à pleines dents dans une madeleine de Proust, Léa Mysius invite à humecter son parfum pour mieux se perdre dans une « forêt sensorielle ».

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Avec Amour et Acharnement

de Claire Denis

avec Juliette Binoche, Vincent Lindon et Grégoire Colin

France - 2022 - 1H56

C’est Paris et c’est déjà l’hiver. Sarah et Jean s’aiment, ils vivent ensemble depuis plusieurs années. C’est un amour qui les rend heureux et plus forts. Ils ont confiance l’un en l’autre. Le désir ne s’est jamais affadi. Un matin, Sarah croise par hasard François son ancien amant, ce François qui lui a présenté Jean, ce François qu’elle a quitté pour Jean sans hésiter.

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Claire Denis : « Ce sont des retrouvailles qui prirent vite une allure de jamais vu. Avec Juliette Binoche par exemple, qui est capable de tout ! La comédie comme dans Un beau soleil intérieur, et ici une sorte de gravité tragique. Il y a de la bravoure en elle, elle affronte tout, elle défie tout. Ce n’est pas du flan, c’est organique. Juliette est totalement Sara : belle et rebelle, avec amour et acharnement… Vincent Lindon m’a fait le cadeau de sa puissance masculine, mais douce et apaisante. Lui non plus ne chipote pas dès lors qu’il a accordé sa confiance au personnage. Ce Jean qu’il incarne est un homme désemparé qui n’est pas ridicule bien au contraire quand il dit qu’il aime faire les courses au supermarché. C’est la délicatesse et la fragilité en un seul homme. Une des scènes que j’aime avec Vincent est celle où il sort sur le balcon de son appartement pour fumer une cigarette.  Tout est dit en silence : son envie de fumer ne doit pas empester la vie des autres.« 

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Tout le monde aime Jeanne

de Céline Devaux

avec Blanche Gardin, Laurent Lafitte et Maxence Tual

France - 2022 - 1H35

Tout le monde a toujours aimé Jeanne. Aujourd’hui, elle se déteste. Surendettée, elle doit se rendre à Lisbonne et mettre en vente l’appartement de sa mère disparue un an auparavant. A l’aéroport elle tombe sur Jean, un ancien camarade de lycée fantasque et quelque peu envahissant.

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Le Monde : Avec la première séquence du film, le ton est donné, le film lancé, qui va suivre la dépression de Jeanne en y insufflant une bonne dose d’humour. Mieux vaut, après tout, en rire qu’en pleurer. Tel est le parti, en tout cas, que choisit la réalisatrice française Céline Devaux dans son premier long-métrage, Tout le monde aime Jeanne, récit à la fois cocasse et grinçant sur le mal-être humain, trop humain, d’une jeune femme d’aujourd’hui, idéaliste un brin désespérée et néanmoins guerrière, soudain saisie de vertige, submergée par une crise existentielle.

Critikat : Si l’on s’habitue à voir Blanche Gardin au cinéma, jamais un film n’avait été autant centré sur elle, et plus encore sur l’univers de ses stand-ups. Dans son premier long-métrage, Céline Devaux explore la dépression inavouée que traverse Jeanne, confrontée à la fois au suicide de sa mère, à l’effondrement de sa vie professionnelle et à un désert affectif ; en somme, à cette crise de la quarantaine dont l’humoriste parle tant dans ses truculents spectacles.

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Les Amandiers

de Valeria Bruni Tedeschi

avec Nadia Tereszkiewicz, Sofiane Bennacer et Louis Garrel

France - 2022 - 2H06

Fin des années 80, Stella, Etienne, Adèle et toute la troupe ont vingt ans. Ils passent le concours d’entrée de la célèbre école créée par Patrice Chéreau et Pierre Romans au théâtre des Amandiers de Nanterre. Lancés à pleine vitesse dans la vie, la passion, le jeu, l’amour, ensemble ils vont vivre le tournant de leur vie mais aussi leurs premières grandes tragédies.

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Valeria Bruni Tedeschi : « C’est un ami, Thierry de Peretti, qui m’a donné l’idée de ce film. C’est un grand cadeau une idée de film. Cette école, Les Amandiers, a été fondatrice pour moi, dans mon travail et dans ma vie. Les gens que j’y ai rencontrés, les choses que j’y ai vécues, sont toujours fortement en moi. Disons que la base, ce sont les souvenirs. Pas seulement les miens, mais aussi ceux de mes co-scénaristes Noémie Lvovsky et d’Agnès de Sacy, et, dans ce cas, ceux des anciens élèves. Mais ensuite, on se donne une totale liberté pour retravailler, fictionner, mélanger, inventer. Tout ça, c’est notre terrain de jeu. L’imaginaire doit s’amuser sans se censurer, sans trop d’interdits. C’est vrai que mes films ont presque toujours comme endroit d’investigation la famille. Même avec Les Trois Sœurs, que j’ai adapté d’après Tchekhov pour Arte, j’avais l’impression de parler de ma propre famille. Dans Les Amandiers, il s’agit de ma famille de travail, de ma famille artistique. Je peux dire que Chéreau est un peu mon père dans le travail. »

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Revoir Paris

de Alice Winocour

avec Virginie Efira, Benoît Magimel et Grégoire Colin

France - 2022 - 1H43

À Paris, Mia est prise dans un attentat dans une brasserie. Trois mois plus tard, alors qu’elle n’a toujours pas réussi à reprendre le cours de sa vie et qu’elle ne se rappelle de l’évènement que par bribes, Mia décide d’enquêter dans sa mémoire pour retrouver le chemin d’un bonheur possible.

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Trois Couleurs : Après quelques films remarqués, Alice Winocour semble avoir affiné son langage et véritablement trouvé sa voie en tant que cinéaste. À mi-chemin entre classicisme ténu et envolées lyriques, portées par la musique sophistiquée de la chanteuse suédoise Anna von Hausswolff comme par l’ampleur d’un cadre travaillé en profondeur, Revoir Paris tient de l’évidence. Laquelle opère non seulement au niveau de la mise en scène, d’une impressionnante fluidité dramaturgique, mais aussi d’un récit que la cinéaste dédie à son frère Jérémie. Elle s’est en effet inspirée de l’expérience traumatique de ce dernier – il est un rescapé de l’attentat du Bataclan en novembre 2015 – pour écrire l’histoire de Mia (Virginie Efira, impériale), cette traductrice un peu morose soudain plongée dans l’horreur. Aussi terrible qu’elle en a l’air, la scène surgit comme surgirait un film catastrophe hollywoodien dans le confort d’un petit drame français. C’est qu’elle nous embarque pour ne jamais plus nous relâcher – pour nous hanter et hanter le film, dira-t-on ici. Amnésique, l’héroïne se remémore les événements par bribes éparses et elle se convainc de ne pouvoir guérir qu’à la condition de se souvenir…

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Close

de Lukas Dhont

avec Eden Dambrine, Gustav De Waele et Emilie Dequenne

Belgique - 2022 - 1H45 - VOSTF

Léo et Rémi, 13 ans, sont amis depuis toujours. Jusqu’à ce qu’un événement impensable les sépare. Léo se rapproche alors de Sophie, la mère de Rémi, pour essayer de comprendre…

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Première : Plus de dix minutes de standing ovation ont suivi la projection à Cannes de Close, l’histoire de cette amitié fusionnelle entre deux gamins, brisée par une tragédie. Dhont y prouve une fois encore son aisance sur le terrain du mélo pudique, conscient que la force émotionnelle de l’épreuve vécue par l’ensemble de ses personnages serait trahie par toute dérive larmoyante. Le cinéaste installe ici très vite le lien qui unit depuis toujours ou presque ces deux mômes de 13 ans. Une amitié fusionnelle qui, au moment de la sortie de l’enfance pour entrer dans les heures tumultueuses de l’adolescence, leur vaut d’être pointés du doigt. Et comme il l’avait fait avec Victor Polster dans Girl, il révèle deux jeunes comédiens saisissants de justesse, Eden Dambrine et Gustav De Waele, aux côtés notamment, dans le rôle de la mère de Rémi, d’Emilie Dequenne, une fois encore impériale.Dhont explique avoir mis du temps à enchaîner après le succès international de Girl, à trouver l’inspiration pour ne pas bégayer tout en restant fidèle à ce qu’il est. Et plutôt que des beaux mais vains discours, il fait des films à fleur de peau, déployant une intensité physique évoquant parfois le travail d’un Xavier Dolan. Le cap toujours délicat du deuxième long-métrage est en tout cas ici franchi non sans superbe.

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Libération : On connaît la chanson. L’été pubertaire du premier amour, loin du regard des parents. Les dangers miroitants d’un lac, gorgé d’étrangeté, où faire danser des légendes urbaines et les histoires de fantômes. Elle est fortiche, Charlotte Le Bon. Car plutôt que de prétendre rafraîchir cette rengaine rebattue (ce serait peine perdue), son premier long métrage semble s’enraciner à dessein dans l’inconscient des fictions sur l’adolescence. Comme une manière de les regarder en biais (au bon endroit, donc), zigzaguant entre les balises du genre et restant dans leur orbite. Flâner sur les rives du fantastique ressemble dès lors à un prétexte. Les seuls fantômes crédiblement invoqués par Falcon Lake sont liés aux souvenirs de jeunesse que chacun y projettera. Dénué d’évanescentes nunucheries, et pas chaste pour un sou, le film se souvient qu’avoir 13 ans consiste à se prendre des coups en permanence – comme ici Joseph Engel, gracieusement saisi dans une mue d’entre-deux-âges face à la Québécoise Sara Montpetit. Des portes dans la gueule et des râteaux, des mortifications par autrui, et celles qu’on s’inflige à soi-même. Plein de tempérament avec sa texture de film américain des années 90, Falcon Lake, au plus fort de son charme, concentre un regard qui captive, tout comme l’impossibilité des personnages à se mordre pour de vrai lorsqu’ils jouent à se faire mal pour de faux.

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