Séance spéciale de DÉSORDRES de Cyril Schäublin en présence de l’acteur principal Alexei Evstratov, chercheur à l’Université de Grenoble et en partenariat avec les Causeries Populaires !
Séance spéciale de DÉSORDRES de Cyril Schäublin mercredi 12 avril à 20H30 en présence de l'acteur principal Alexei Evstratov, chercheur à l'Université de Grenoble et en partenariat avec les Causeries Populaires !
Désordres
avec Clara Gostynski, Alexei Evstratov et Monika Stalder
Suisse - 2023 - 1H33 - VOSTF
- Coup de coeur du Concorde !
Dans une horlogerie suisse où commencent à poindre les bouleversements induits par les avancées technologiques du XIXe siècle, Josephine, une jeune ouvrière, y fabrique le balancier, véritable cœur des mécanismes. Alors que les dirigeants y réorganisent le travail, le temps et les salaires pour rester compétitifs, elle se retrouve mêlée à un mouvement local d’horlogers anarchistes où elle rencontre l’aventurier russe Pierre Kropotkine.
Voir les séances
Notes d'intention du réalisateur Cyril Schaublin
Ma grand-mère fabriquait le cœur mécanique des montres, ce qu’on appelle le balancier (Unrueh), comme beaucoup d’autres femmes de ma famille qui travaillaient dans une horlogerie suisse aux XIXe et XXe siècles. Je désirais faire un film qui rende compte de leur travail, du temps passé à l’usine ainsi que mettre en lumière l’histoire du mouvement anarchiste chez les horlogers qui apparut au XIXe siècle. Leurs propositions pour réinterpréter notre façon d’organiser la société, de produire, méritaient d’être remises en avant.
Le film prend place dans les années 1870 et restitue, à partir de faits historiques, ce moment où la vallée de Saint-Imier, au nord-ouest de la Suisse, devient l’épicentre d’un mouvement anarchiste en expansion. C’est aussi la rencontre entre Josephine Gräbli, une ouvrière qui fabrique des balanciers d’horlogerie, et Pierre Kropotkine, un aventurier et cartographe russe. Ce dernier est inspiré par le véritable Pierre Kropotkine (1842-1921) dont les Mémoires d’un révolutionnaire, racontant son séjour anarchiste en Suisse, a été une ressource fondamentale à l’écriture du scénario. La rencontre entre Josephine et Pierre a lieu à une époque de grands bouleversements technologiques, dans la mesure du temps, mais aussi avec la photographie ou le télégraphe, qui ont transformé l’ordre social et amené le discours anarchiste à s’opposer à un nationalisme grandissant. En rejouant certains moments de l’Histoire, je cherche à inviter le spectateur à remettre en perspective la construction de ce qui deviendra notre présent dont nous faisons l’expérience ensemble.
Les définitions du temps et du travail, développées et affirmées sous le capitalisme industriel, sont-elles de simples inventions ? Comment les discours sur la « nation » et d’autres inventions du XIXe siècle définissent-ils encore notre façon de travailler ensemble, d’organiser et d’user de notre temps aujourd’hui ? Existe-t-il une sorte de mythologie capitaliste qui guiderait insidieusement notre quotidien ? S’agit-il d’un conte de fées ? Quels autres contes peut-on encore écrire ?