Almamula

de Jean Torales

avec Nicolás Díaz (II), Martina Grimaldi, Maria Soldi

Argentine - 2024 - 1H36 - VOSTF

Dans son quartier à Santiago del Estero, au nord de l’Argentine, le jeune Nino est régulièrement la victime d’actes homophobes parce qu’efféminé. Afin de le protéger, sa mère très croyante emmène toute la famille à la campagne pour les vacances d’été. La forêt près de la maison a la réputation d’être hantée par l’Almamula, un monstre qui, selon la légende, enlève tous tous ceux qui commettent des péchés charnels. Alors qu’il assiste aux leçons de catéchisme en préparation de sa confirmation, Nino se sent étrangement attiré par la forêt maudite.

« Pour construire un univers sombre et torturé, la mise en scène introduit dans ce quotidien quelques éléments de fantastique : un visage noir aux yeux rouges, une silhouette sombre de sa taille, une blessure à la main tels des stigmates… Elle installe aussi des moments d’inquiétude, souvent liés à des plans magnifiques, pour mieux signifier à la fois le danger qui plane sur Nino, comme ses élans vers quelque chose de sombre et d’inconnu : une brume dont semble sortir un rugissement, un arbre aux multiples braconnages entrecroisés, aussi protecteur que menaçant, un lent travelling avant vers un cabanon, un mur interminablement long au pied duquel il se retrouve. La légende de l’Almamula, femme qui aurait couché avec son père et son frère, mais aussi des hommes et femmes d’un village, et hanterait la forêt, ainsi que les croyances et rituels de la grand-mère du disparu, apparaissent alors comme une condamnation ou une salvation possibles. Coincé ainsi dans une logique où manque une figure paternelle (le père est clairement blâmé pour sa distance avec son fils), Nino devient ainsi une sorte de symbole d’une sexualité bridée et éternellement culpabilisée par la religion et la société, mais aussi influencée dans son vécu par tout un entourage et par l’image qu’ils en transmettent. » Abus de ciné