Caiti blues

de Justine Harbonnier

Canada - 2023 - 1H24 - VOSTF

  • rencontre
  • Séance spéciale
Séance spéciale en présence de la réalisatrice Justine Harbonnier en partenariat avec Festi'Clap et l'ACID !
Jeudi 2 novembre à 20H30. Tarif réduit : 6,5€ !

Madrid, Nouveau-Mexique. Caiti Lord s’est exilée dans cette ancienne ville-fantôme, cernée par les montagnes, loin des strass de la Big City. Elle a une voix magnifique qu’elle compte bien utiliser pour faire autre chose que vendre des cherry cocktails. Tandis que la folie s’empare des États-Unis, dans l’absurdité la plus inquiétante, Caiti éprouve un sentiment d’asphyxie grandissant. Alors, Caiti chante.

Libération : « Une Française filmant l’envers désenchanté du rêve américain, voilà qui pourrait faire chauffer la machine à lieux communs – pauvreté photogénique, exotisme white trash et trognes de beautiful marginaux… Pas si vite. Antispectaculaire au possible, le documentaire de Justine Harbonnier nous entraîne dans l’existence de Caiti, héroïne banale mais prodigieuse, abîmée mais peut-être pas plus qu’une autre. Chanteuse et bête de scène née pour Broadway, elle est l’enfant d’une Amérique effarée, ayant grandi dans le choc du 11 Septembre et des guerres de Bush. Sa vie, c’est de servir des cocktails pour rembourser un prêt étudiant irremboursable, ou donner libre cours à son blues sur une station de radio locale. Ça se passe dans un ancien village minier du Nouveau-Mexique, taiseux et caillouteux, comme sorti d’un western. Le genre de décor qu’on imaginerait peuplé de trumpistes agités de la gâchette. A tort : le portrait de Caiti est aussi celui d’une microcommunauté unique en son genre, où des scènes alternatives s’épanouissent dans l’art du cabaret et du drag show. Faut-il pour autant réduire Caiti Blues à un hymne à l’excentricité, sur fond de province morose ? Ce serait aplanir le projet du film, qui se contente souvent de voguer sur des temps morts, des presque rien, cherchant à en tirer quelque chose comme la mélodie de vivre du personnage. (…) Le film touche parce qu’il décrit l’âge adulte comme une entrée en solitude, semblant porter le deuil de l’assurance à toute épreuve qui caractérisait cette gamine indestructible. Mais il creuse aussi le mystère de l’incantation qui, sur scène, la fait renaître en tigresse sans peur. Caiti superstar en perruque et en bas résille, Caiti plus forte que Barbie. On la quitte comme une amie ».  »