En décalage
avec Marta Nieto, Miki Esparbé, Fran Lareu
Espagne - 2022 - 1H45 - VOSTF
C. est une ingénieure du son talentueuse, passionnée par son travail. Un jour, elle découvre qu’elle commence à se désynchroniser. Elle réalise alors que son cerveau s’est mis à percevoir le son plus tard que les images qu’il reçoit. C. doit renoncer à son travail et reconsidérer toute sa vie.
« Présenté dans la section Venice Days (Giornatie degli autori) du Festival de Venise 2021, En décalage est une histoire improbable qui relève à la fois d’un concept génial et d’une mise en scène immersive nous plaçant à proximité des sensations de son personnage principal, une mixeuse son qui voit un décalage se créer entre les bruits autour d’elle et le moment où elle les perçoit. Le processus est d’ailleurs aussi déstabilisant pour le spectateur, qui entend « comme elle » les voix ou bruits après l’action à l’image. Un principe qui pouvait s’avérer risqué pour un long métrage, mais que Juanjo Giménez Peña manie avec habileté, proposant ainsi le portrait d’une femme seule, que la vie n’épargne nullement, comme bloquée dans son parcours de vie. Sans présenter le contexte dans lequel évolue son personnage, ni exposer réellement son background personnel ou familial, le métrage fonctionne alors tel un puzzle sonore et mental que le spectateur va devoir reconstituer. Mis face à des situations étranges (une télé déjà éteinte qui émet encore des voix qu’on reconnaît comme en pleine remise de récompenses…), le récit, qui s’essouffle un peu à la moitié, rebondit avec une géniale idée d’un romantisme fou, pour terminer sur un autre concept parfaitement pertinent quant à l’évolution du personnage. Usant finalement de peu d’effets, sauf lors de la caractérisation des malaises de son héroïne (bruits amplifiés, répétions des sons, forte respiration…) Giménez Peña offre de plus un nouveau rôle poignant a la formidable Marta Nieto (Madre) traduisant ici incrédulité, désarroi et curiosité avec une classe folle. » Abus de ciné