La Sentinelle

de Arnaud Desplechin

avec Emmanuel Salinger, Thibault de Montalembert, Bruno Todeschini et Marianne Denicourt.

France - 1992 - 2H27 - version restaurée

Séance spéciale jeudi 15 juin à 20H30 en partenariat avec les Universités Populaires du Pays Yonnais - Tarif réduit : 6.50€

Mathias Barillet a vingt-cinq ans. Il est fils de diplomate et poursuit des études de médecine légale. Mathias vit en Allemagne, où son père était en poste mais il a décidé de fuir l'ennui d'Aix-la-Chapelle pour venir s'installer à Paris. Dans le train qui le ramène vers sa patrie, Mathias rencontre lors d'un contrôle douanier un homme qui le menace, le couvre d'injures puis disparaît. Troublé, il découvre le lendemain dans ses bagages une tête humaine : une tête réduite, à la manière de celles des Indiens Jivaros. Mathias est tour à tour effrayé, dégoûté puis vite fasciné par ce fragment de dépouille humaine. Il s'en sent responsable. A qui appartient-elle ? Qui la lui a confiée ? Et pourquoi ? Au laboratoire de médecine légale où il étudie, Mathias essaie de savoir d'où vient la tête. Et peu à peu, s'énamoure d'elle, jusqu'à vouloir "sauver la mort" du cadavre, comme on dit "sauver la vie" d'un blessé. Cette obsession l'isole chaque jour davantage de son entourage. De sa soeur Marie, chanteuse classique, de son ami Jean-Jacques, fonctionnaire au Quai d'Orsay, et de tous ceux qui gravitent autour de lui : William, son colocataire et Nathalie, une amie d'enfance. C'est enfin, par rebond, l'histoire presqu'effacée de la fondation du monde. Il y a quarante-cinq ans à Yalta, trois hommes ont rêvé un nouvel ordre. LA SENTINELLE  est l'histoire d'un garçon d'aujourd'hui qui - par le biais d'un bout de cadavre - entre dans ce rêve et s'y brise. *** Découvert en 1991 avec LA VIE DES MORTS, son premier film, un moyen métrage présenté dans le cadre de la Semaine de la critique au Festival de Cannes, Arnaud Desplechin revient l'année suivante en compétition officielle avec son premier long-métrage LA SENTINELLE. C'est la naissance d'un grand cinéaste que célèbre la presse : « LA SENTINELLE confirme ce qu'annonçait déjà LA VIE DES MORTS : Arnaud Desplechin est un grand. Ce film révèle un auteur. Un vrai, avec un univers et un ton personnel », s'enthousiasme Les Échos. « Desplechin se présente à nous d'emblée comme un cinéaste d'envergure », note France-SoirLe Point déclare : « il y a longtemps qu'on n'avait pas senti passer un tel souffle dans le cinéma français », tandis que pour Les Cahiers du cinéma, « LA SENTINELLE sort des chemins trop rebattus par nombre de jeunes films français encore sous la couveuse de la Nouvelle Vague. Arnaud Desplechin surgit comme un météore, comme l'avaient fait trente ans plus tôt ces jeunes gens doués et culottés qui s'appelaient Jean-Luc Godard ou François Truffaut. Une pareille maîtrise de la part d'un jeune cinéaste dans l'économie de l'espace et du temps cinématographiques, une originalité sans trop d'ostentation, ne trouvant guère d'équivalents dans le cinéma de ces dernières années, ce film se donne les moyens de revisiter un genre pour y établir ses propres critères d'interprétation du monde, y graver sa propre mélancolie et communiquer l'angoisse sourde d'un monde qui n'aurait plus toute sa tête ».

  • jeudi 15 juin
    • 20:30
  • Séance spéciale : 6.50€ !