
Le Ciel rouge
avec Thomas Schubert, Paula Beer, Langston Uibel, Enno Trebs, Matthias Brandt
Allemagne - 2023 - 1H40 - VOSTF
Une petite maison de vacances au bord de la mer Baltique. Les journées sont chaudes et il n'a pas plu depuis des semaines. Quatre jeunes gens se réunissent, des amis anciens et nouveaux. Les forêts desséchées qui les entourent commencent à s'enflammer, tout comme leurs émotions. Le bonheur, la luxure et l'amour, mais aussi les jalousies, les rancœurs et les tensions. Pendant ce temps, les forêts brûlent. Et très vite, les flammes sont là.
Cristian Petzold : « L‘idée de ce film m’est venue à l‘époque du premier confinement. Les écoles ont été fermées, les jardins d‘enfants, les terrains de jeux, on n‘avait pas le droit de voir ses amis. Les jeunes se sont vus privés de leur espace vital. Pourquoi ces mesures se concentrent-elles ainsi sur le plaisir, la jeunesse, les passions ? A cette époque, j‘étais moi-même alité avec le Covid et je regardais un grand nombre de ces films d‘été français et américains. Ce sont des films qui montrent comment on devient quelqu‘un dans une situation exceptionnelle de vacances, où l’on ne contrôle rien. Dans le cinéma français et américain, ces mois d‘été sont pour les jeunes un monde dans lequel ils doivent devenir quelqu‘un - à partir d‘eux-mêmes, mais aussi à partir de leur rencontre avec le monde. C’est le dernier été avant l’entrée dans l‘âge adulte, le dernier été d‘insouciance. Et en même temps, c‘est peut-être un peu le dernier été pour tout le monde, parce que les forêts brûlent. C‘était le bruit de fond pour ce film. »Le Polyester : « Il y a une certaine ironie ici à voir un réalisateur dont le cinéma est habituellement peuplé de fantômes (mais dont les films ne sont jamais vraiment des films de fantômes au sens horrifique et premier du terme) signer ici un long métrage dont le début s’inscrit aussi explicitement dans le cinéma de genre. Comme on pouvait le deviner, LE CIEL ROUGE ne rentrera pas spécifiquement dans cette case. D’ailleurs à quelle case le long-métrage appartient-il ? S’il donne l’impression (là encore : une fausse impression) d’être en terrain familier – à savoir le récit sentimental d’apprentissage estival – LE CIEL ROUGE n’obéit pas suffisamment aux règles pour être étiqueté. Est-ce une comédie ? Une comédie dramatique ? Un film catastrophe ? Un peu tout cela et rien entièrement, à l’image de son récit dont les thématiques ne se dévoilent que peu à peu. »