
Le Gang des Bois du Temple
avec Régis Laroche, Marie Loustalot et Philippe Petit
France - 2023 - 1H53
Un militaire à la retraite vit dans le quartier populaire des Bois du Temple. Au moment où il enterre sa mère, son voisin Bébé, qui appartient à un groupe de gangsters de la cité, s'apprête à braquer le convoi d'un richissime prince arabe...
Rabah Ameur-Zaïmeche : « La cité des Bois du Temple se trouve à Clichy-sous-Bois, au Nord-Est de la Seine-St-Denis. Elle a été construite à la fin des années 60 sur des marécages au milieu des bois, tout près d’une vieille chapelle, d’une source réputée miraculeuse et de trois croix, dressées à proximité. J’ai grandi dans la cité des Bosquets à Montfermeil et, enfants, nous traversions le Bois des Loups, frontière naturelle entre Montfermeil et Clichy, et allions jouer sur l’aire de jeux de la cité des Bois du Temple. Il y avait des tourniquets et des toboggans à deux bosses... Pour nous, c’était carrément les montagnes russes ! Lorsqu’il pleuvait, on allait s’abriter dans la chapelle et on se racontait l’histoire des trois croix : celle de trois pèlerins du XIIIème siècle qui avaient été dévalisés et ligotés par des bandits, puis délivrés par un ange. C’est peut-être comme cela que l’histoire du Gang a débuté... Le temps a passé, et j’ai pensé à un hommage au film noir et aux quartiers populaires. On a toujours su que les brigands n’étaient pas forcément ceux que l’on croit... Il arrive parfois qu’un ange fasse sauter un rouage des rapports de domination où l’argent est roi, et libère un espace poétique dans l’engrenage fermé des déterminismes et des destins. »Trois Couleurs : « Un groupe de bandits s’empare de la cargaison d’un riche prince saoudien prêt à tout pour remettre la main sur ses biens. Sous la surface d’un film de braquage à la mise en scène incisive, Rabah Ameur-Zaïmeche signe un éloge de la fraternité parmi les déclassés. Si l’intrigue du Gang des bois du temple a tout du film de braquage croisé au western urbain (avec attaques de diligence et tireurs embusqués), la singularité du film tient en partie au regard, attentif et sensible, que pose Rabah Ameur-Zaïmeche sur la banlieue clichoise. Les scènes d’action se limitant à une poignée d’éclats fugaces qui frappent d’autant plus par leur brièveté, la mise en scène témoigne généralement d’une patience assez remarquable à l’égard des gestes et des mots pleins de tendresse qui rendent la vie dans le quartier plus douce et agréable. Avec un style minimaliste et tranchant, le cinéaste originaire de la cité des Bosquets parvient à magnifier ses figures de bandits au bon cœur tout en restant lucide sur l’inextricabilité de leur situation matérielle. »