Leur Algérie
Algérie - 2021 - 1H13 - VOSTF
Après 62 ans de mariage, les grands-parents de Lina, Aïcha et Mabrouk, ont décidé de se séparer. Ensemble ils étaient venus d’Algérie en Auvergne, à Thiers, il y a plus de 60 ans, et côte à côte ils avaient traversé cette vie chaotique d’immigré.e.s. Pour Lina, leur séparation est l’occasion de questionner leur long voyage d’exil et leur silence.
« Ce qui ressemble à un classique documentaire familial se voit soudain agité, ébranlé de fond en comble, par la subversion du fou rire, et c’est l’instant où tout bascule : oui, on se souviendra longtemps des rires irrépressibles de la grand-mère de la réalisatrice, Aïcha, dans Leur Algérie de Lina Soualem, à chaque fois que sa petite-fille se met à lui poser trop de questions. C’est une force communicative, et le film est à son image : il cherche sans relâche la communication, à l’endroit, la famille, où elle fait défaut depuis toujours, mais il la trouve, comme par miracle (un miracle qui fait le film, le fait éclater dans notre direction), ailleurs que dans cette parole tant espérée. Le fou rire, qui jaillit dans la place vide laissée par l’impossibilité de dire, dit infiniment plus qu’il ne faut, il dit tout ce qu’il ne faut pas dire. Tout le reste, soit l’épais silence, taciturne ou bavardeur, des hommes autour d’Aïcha et Lina Soualem, que le film continue de capter en parallèle, se retrouve agité par ses soubresauts, il finira presque par craquer. » Libération