Relaxe

de Audrey Ginestet

France - 2023 - 1H33

Cela fait dix ans que Manon est inculpée dans «l’affaire Tarnac», accusée avec huit autres personnes d’avoir participé à une entreprise terroriste pour des sabotages sur des lignes TGV. À l’approche du procès, je prends ma caméra et rejoins le groupe de femmes qui aide Manon à préparer sa défense.

***

Audrey Ginestet : "Quand j’ai vu la manière dont «l’affaire Tarnac»  était traitée immédiatement après son déclenchement, j’ai été choquée par l’emballement médiatique qui, parfois jusqu’à la diffamation, faisaient de mes connaissances des terroristes et de mauvaises caricatures de révolutionnaires. J’ai tout de suite pensé que j’étais au bon endroit, à la bonne distance pour raconter de l’intérieur ce qu’ils vivaient et qui n’avait à peu près rien de commun avec ce qui était exhibé. J’ai compris qu’un des principaux champs de bataille de cette histoire concernait les mots. Les mots qui les accusent, « groupe à vocation terroriste, association de malfaiteurs, sabotage, manifestations violentes…» il y avait également les mots qu’ils sont accusés d’avoir écrits (L’insurrection qui vient, signé du comité invisible, éd. La Fabrique), les mots avec lesquels ils et elles vont être capables de reformuler la situation, de se défendre et aussi les mots qu’ils ne disent pas."