Sages-femmes

de Lea Fehner

avec Héloïse Janjaud, Tarik Kariouh, Simon Roth

France - 2023 - 1H40 - VF

  • rencontre
  • Séance spéciale
Séance spéciale en présence des acteurs Tarik Kariouh et Simon Roth. en partenariat avec l'Ordre des Sages-Femmes de Vendée. Mardi 7 novembre à 20H30. Tarif réduit 6,50 €

Louise et Sofia, deux jeunes sages-femmes passionnées, rejoignent leur premier poste dans une maternité publique. Mais à peine débarquées, les deux amies se heurtent aux cadences folles d’un service au bord de l’explosion. Entre euphorie des naissances et angoisse de mal faire, des vocations s’abîment, d’autres se renforcent. Leur amitié saura-t-elle résister à pareille tempête ?

Le Polyester : « Sages-femmes débute par des images documentaires d’accouchements mais le film, bien que très documenté, est une fiction. Le rush de la maternité est immédiat, traduit par une caméra nerveuse, un jeu tendu et un déluge de jargon. Si le film, est c’est notre seule vraie réserve, ne sort pas formellement de ce qu’on peut imaginer à l’avance d’un drame réaliste français filmé caméra à l’épaule, son efficacité est néanmoins impressionnante. L’une des preuves les plus évidentes étant qu’il est à peu près impossible, pour quiconque n’est pas familier avec la question, de comprendre les termes médicaux en pagaille employés par le personnel : le nerf fait qu’on suit sans se poser de question, en totale immersion. Le langage très technique rend compte de la réalité du terrain, mais in fine le film a de toute façon une dimension avant tout profondément humaine – comme le métier de sage-femme. Avec intelligence, la caméra de Fehner évite le mauvais goût de l’action spectaculaire ou du suspens morbide. C’est, tout simplement, le quotidien suffocant d’une profession maltraitée et méprisée par le pouvoir. Sages-femmes raconte la pression exercée, notamment sur des personnes jeunes. L’investissement personnel demandé, la détresse, et pourtant la place de plus en plus réduite accordée à l’humain, qu’il s’agisse des soignées ou des soignant.e.s. La dimension politique du long métrage est évidente, et cela n’enlève aucunement la force du décrochage purement documentaire des poignantes dernières images du film. Comme dans Les Ogres, qui racontait l’histoire d’une compagnie de théâtre itinérante, la cinéaste dépeint l’importance du collectif. C’est le cas de ces sages-femmes, c’est également valable pour sa distribution : tout le casting est brillant. Le résultat, puissant et grand public dans le meilleur sens du terme, est fait pour être vu par le plus grand nombre ».  »