
Storie di vita e malavita
Italie - 1975 - 1H57 - VOSTF - Interdit aux - de 12 ans - version restaurée
Des bidonvilles de la périphérie de Milan jusqu’aux beaux quartiers de la ville, six destins de jeunes adolescentes tombées dans l’enfer de la prostitution.
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Storie di vita et malavita adopte la forme du film-enquête et s’attaque à un autre phénomène des grandes métropoles occidentales, et de Milan en particulier : la prostitution. Le film s’inspire d’une série d’articles de la journaliste Marisa Rusconi parue dans le magazine L’Espresso, consacrée au racket de la prostitution des mineures. Plutôt que de proposer une trame linéaire, Lizzani et son scénariste Mino Giarda (également assistant-réalisateur) optent pour une structure fragmentaire très élaborée, dans laquelle s’entrecroisent six histoires. Ce film permet de vérifier que le néoréalisme, bien après sa disparition, a continué à irriguer une immense partie du cinéma italien. Pour Carlo Lizzani, celui-ci représente une révolution du langage cinématographique, qui dépasse le simple projet de rendre compte de la réalité. Storie di vita e malavita est une œuvre courageuse qui ose traiter frontalement un sujet scabreux et choquant. Lizzani filme un Milan brumeux et lugubre et signe une oeuvre à l’esthétique crue, sans concession. La forme circulaire de Storie di vita e malavita débouche sur un sentiment de désespoir et exprime un cauchemar sans fin, un drame sociétal sans solution.